L’adoption d’un chiot est une étape importante qui transforme votre quotidien et votre foyer. Pour que cette transition se déroule dans les meilleures conditions, une préparation minutieuse s’impose. Ce guide vous accompagne dans les différentes étapes pour accueillir votre nouveau compagnon canin et poser les bases d’une relation harmonieuse.
Préparer votre domicile
Avant l’arrivée de votre chiot, la sécurisation de votre espace de vie est primordiale. Commencez par retirer ou mettre hors de portée tous les objets susceptibles d’être mâchouillés : câbles électriques, chaussures, plantes d’intérieur, produits ménagers et médicaments. Le site de la Société Centrale Canine propose une liste exhaustive des plantes toxiques pour les chiens :
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Raisin et raisins secs – Très toxiques, même en petite quantité.
Signes cliniques : vomissements, diarrhées, déshydratation, convulsions. -
Chocolat – Contient de la théobromine, dangereuse pour les chiens.
Signes cliniques : hyperactivité, tremblements, crises cardiaques. -
Os cuits et os de volaille – Risque de perforation digestive.
Signes cliniques : perforation intestinale, vomissements. -
Oignon, ail, poireau – Détruisent les globules rouges.
Signes cliniques : anémie, difficultés respiratoires, urines foncées. -
Avocat – Toxique pour le système respiratoire et digestif.
Signes cliniques : vomissements, pancréatite, œdèmes. -
Lait et produits laitiers – Intolérance au lactose.
Signes cliniques : diarrhées, ballonnements. -
Sel (aliments très salés, eau de mer, déneigement) – Déséquilibre hydrique.
Signes cliniques : déshydratation, convulsions, coma. -
Caféine – Stimule dangereusement le système nerveux.
Signes cliniques : tremblements, vomissements, palpitations. -
Alcool – Provoque des troubles neurologiques graves.
Signes cliniques : désorientation, problèmes respiratoires. -
Nourriture moisie ou avariée – Contient des toxines dangereuses.
Signes cliniques : vomissements, diarrhées. -
Noix de Macadamia – Toxique, même en petite quantité.
Signes cliniques : tremblements, fièvre, faiblesse. -
Pâte à tarte crue – Fermentation dans l’estomac, production d’alcool.
Signes cliniques : ballonnements, vomissements, intoxication alcoolique. -
Mort aux rats – Anticoagulants très dangereux.
Signes cliniques : hémorragies internes, fatigue extrême. -
Pesticides (antilimaces, insecticides, antimousses) – Toxiques par ingestion.
Signes cliniques : convulsions, détresse respiratoire, vomissements. -
Antigel (éthylène glycol) – Très toxique, ingestion mortelle en petite dose.
Signes cliniques : vomissements, troubles nerveux, insuffisance rénale. -
Plantes toxiques (Dieffenbachia, Laurier-rose, Ficus, Gui, Lys) – Dangereuses pour le chien.
Signes cliniques : brûlures buccales, vomissements, troubles respiratoires. -
Produits ménagers (eau de Javel, détergents, lingettes nettoyantes) – Très irritants.
Signes cliniques : salivation, difficultés respiratoires, vomissements. -
Nicotine (cigarettes, patchs, e-liquides) – Très toxique, même en faible dose.
Signes cliniques : salivation excessive, convulsions, troubles cardiaques.
N’oubliez pas également de sécuriser les espaces extérieurs. Si vous disposez d’un jardin, vérifiez que la clôture ne présente pas d’ouvertures par lesquelles votre chiot pourrait s’échapper. La hauteur minimale recommandée est de 1,20 m, mais peut varier selon la race que vous adoptez.
L’équipement essentiel : investir pour le bien-être
L’acquisition du matériel adapté est une étape fondamentale.
Voici ce qu’il est commun d’acheter :
- Gamelles pour l’eau et la nourriture.
- Couchage confortable : panier, coussin ou tapis adapté.
- Collier et laisse pour les promenades et l’éducation.
- Jouets à mâcher pour stimuler et soulager la mastication.
- Friandises éducatives pour récompenser les bons comportements.
- Alimentation adaptée : l’idéal est de commencer avec la nourriture habituelle fournie par l’éleveur, puis d’introduire progressivement un nouvel aliment si nécessaire.
- Cage ou transporteur pour les trajets en voiture et l’apprentissage de la propreté.
- Divers jouets pour l’éveil et le divertissement.
- Sacs ramasse-crottes pour maintenir la propreté lors des sorties.
- un collier avec une médaille comportant son nome et votre numéro de téléphone !
- Trousse de premiers secours, comprenant :
- Bandes de gaze
- Ciseaux
- Sparadrap chirurgical
- Désinfectant
- Thermomètre rectal
- Pince à tiques
Le jour de l’arrivée : gérer les premières impressions
L’arrivée au domicile est une expérience potentiellement stressante pour un chiot. N’oubliez pas qu’il vient d’être séparé de sa maman et de ses frères et soeurs. Les premières 48 heures sont généralement cruciales pour établir un sentiment de sécurité pour ce dernier.
Prévoyez ce jour à un moment où vous serez disponible pendant au moins 2-3 jours consécutifs. L’idéal est de planifier l’arrivée en début de weekend ou de congés pour accompagner votre chiot dans cette transition.
Lors du trajet, utilisez la caisse de transport pour assurer sa sécurité. Le trajet peut être traumatisant pour ce petit animal qui n’a sans doute jamais pris de voiture vibrante et bruyante ! À l’arrivée, montrez-lui immédiatement l’endroit où il pourra faire ses besoins (jardin ou tapis absorbant), puis laissez-le explorer tranquillement son nouvel environnement sous surveillance.
Présentez-lui son espace de couchage et ses gamelles. Ne le forcez pas à interagir avec tous les membres de la famille immédiatement, limitez les stimulations et respectez le rythme du chiot lors des premières heures.
L’alimentation : adapter le régime à ses besoins spécifiques
La nutrition joue un rôle fondamental dans le développement harmonieux de votre chiot.
Durant les premiers jours, conservez l’aliment que le chiot recevait chez l’éleveur ou au refuge. Un changement brutal d’alimentation peut provoquer des troubles digestifs. Si vous souhaitez modifier son régime, effectuez une transition progressive sur 7 à 10 jours en mélangeant l’ancien et le nouvel aliment en proportions variables.
Le nombre de repas quotidiens varie selon l’âge :
- De 2 à 3 mois : 4 repas par jour
- De 4 à 6 mois : 2/3 repas par jour
- De 6 mois et plus : 2 repas par jour

L’apprentissage de la propreté : patience et cohérence
L’acquisition de la propreté est souvent la préoccupation majeure des nouveaux propriétaires.
- 1 heure : Un chiot âgé de 8 à 10 semaines ne peut généralement pas se retenir plus d’une heure.
- 2 heures : Entre 10 et 12 semaines, sa capacité de rétention augmente légèrement, atteignant environ 2 heures maximum.
- 3 heures et plus : De 3 à 6 mois, un chiot peut se retenir environ une heure par mois d’âge. Par exemple, à 4 mois, il peut tenir environ 4 heures.
- Jusqu’à 6 heures : Après 6 mois, la plupart des chiots, à l’instar des chiens adultes, peuvent attendre jusqu’à 6 heures, bien que cela dépende de leur taille, état de santé et habitudes individuelles.
La méthode la plus efficace consiste à sortir régulièrement le chiot après chaque repas, sieste, et jeu intense. Félicitez-le chaleureusement lorsqu’il fait ses besoins à l’extérieur. En cas d’accident, nettoyez sans le punir, car la punition est contre-productive et peut créer des associations négatives.
Pour les personnes vivant en appartement, les tapis absorbants ou les papiers journaux peuvent être une solution transitoire. Il est important de les placer toujours au même endroit et de sortir le chiot dès que possible pour qu’il comprenne que l’extérieur est l’endroit privilégié.
La socialisation : un investissement pour l’avenir
La période de socialisation, qui dure jusqu’à environ 16 semaines, est une phase clé dans le développement comportemental du chiot. Une socialisation insuffisante durant cette période peut entraîner des troubles comportementaux à l’âge adulte, tels que la peur excessive, l’agressivité ou des difficultés d’adaptation à de nouveaux environnements.

Pour garantir une socialisation réussie, exposez progressivement votre chiot à une grande variété de personnes (adultes, enfants, seniors), d’environnements (ville, campagne, lieux bruyants ou calmes) et d’animaux. Assurez-vous que chaque nouvelle expérience soit positive et sécurisante, afin d’éviter tout traumatisme pouvant marquer son comportement futur.
Les « puppy classes », proposées par de nombreuses écoles canines, constituent un excellent moyen de socialisation. Ces séances supervisées permettent aux chiots d’interagir avec leurs congénères dans un cadre structuré, favorisant ainsi l’apprentissage des codes sociaux et une meilleure adaptation à leur environnement.
Le suivi vétérinaire : prévenir plutôt que guérir
La première visite chez le vétérinaire devrait avoir lieu dans la semaine suivant l’arrivée de votre chiot. Ce rendez-vous permettra de vérifier son état de santé général, de commencer ou poursuivre son protocole vaccinal et de discuter du calendrier de vermifugation et antiparasitaire.

La question de la stérilisation ou castration pourra également être abordée lors de vos premiers rendez-vous avec votre vétérinaire.
L’éducation : poser les bases d’une relation harmonieuse
l’éducation d’un chiot commence dès son arrivée dans son nouveau foyer. Les études sur le comportement canin démontrent que les apprentissages précoces sont mieux assimilés et plus durables. Dès ses premières semaines, le chiot est capable de comprendre des règles de vie et de répondre à des commandes simples si elles sont enseignées avec cohérence et bienveillance.
Pour poser de bonnes bases éducatives, commencez par les ordres essentiels tels que « assis », « couché », « pas bouger », en privilégiant les méthodes positives basées sur la récompense (friandises, caresses, félicitations). Les punitions brutales sont à proscrire, car elles peuvent engendrer du stress, de la peur et des comportements agressifs. Il est préférable d’ignorer un mauvais comportement ou de rediriger l’attention du chiot vers une action appropriée.
L’établissement de règles claires et cohérentes est fondamental. Tous les membres du foyer doivent adopter les mêmes consignes pour éviter de perturber le chiot. Par exemple, si l’accès au canapé est interdit, cette règle doit être appliquée sans exception. De même, la régularité des horaires de repas, des sorties et des moments de jeu contribue à structurer son apprentissage et à renforcer son sentiment de sécurité. Une bonne éducation repose sur la patience, la constance et le respect du rythme du chiot.
La routine quotidienne : créer un cadre rassurant
Mettre en place une routine régulière est essentiel pour assurer un équilibre émotionnel à votre chiot. Un cadre prévisible avec des horaires fixes pour les repas, les sorties et les interactions lui permet de se sentir en sécurité et de développer des habitudes saines. Cela favorise également un apprentissage plus fluide et réduit les comportements anxieux liés à l’incertitude.
Une routine efficace devrait inclure :
- Des repas à heures fixes pour instaurer une bonne digestion et un sentiment de stabilité.
- Des sorties régulières pour lui permettre de faire ses besoins et explorer son environnement.
- Des moments de jeu et d’interaction quotidiens afin de stimuler son développement physique et mental.
- Des périodes de repos sans interruption pour éviter la surstimulation et favoriser un sommeil réparateur.
- Des séances d’éducation courtes et répétées (5 à 10 minutes plusieurs fois par jour) pour renforcer les apprentissages sans le fatiguer.
En respectant une organisation cohérente, vous aidez votre chiot à grandir en toute confiance et sérénité.
L’arrivée d’un chiot est le début d’une aventure qui durera de nombreuses années. Le temps et l’énergie investis dans ces premières semaines constituent un investissement précieux pour votre relation future.
La patience, la cohérence et la bienveillance sont les maîtres-mots de cette période d’adaptation. En suivant ces conseils et en vous informant auprès de sources fiables, vous donnerez à votre chiot les meilleures chances de devenir un chien équilibré et heureux.
Sources
- Société Centrale Canine (SCC) – www.centrale-canine.fr
- Fédération Cynologique Internationale (FCI) – www.fci.be
- Association Française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie (AFVAC) – www.afvac.com
- École Nationale Vétérinaire d’Alfort – www.vet-alfort.fr
- Miller, H. et al. (2022). « Impact of the first 48 hours post-adoption on puppy welfare and adaptation ». Journal of Veterinary Behavior, 47, 86-92.
- Vaterlaws-Whiteside, H., & Hartmann, A. (2023). « Effects of early socialization practices on adult dog behavior ». Applied Animal Behaviour Science, 238, 105353.
- FEDIAF – European Pet Food Industry Federation – www.fediaf.org