Dans un monde où le stress chronique touche une grande majorité de la population, la présence d’un chien dans notre quotidien pourrait bien être une des clés les plus accessibles pour préserver notre santé mentale. Une récente étude menée par l’Université de Denver dévoile des effets insoupçonnés et profonds de nos compagnons à quatre pattes sur notre organisme.
Une présence apaisante, mais pas que…
Depuis des années, de nombreuses études ont démontré que les chiens ont un effet calmant sur leurs propriétaires. On sait notamment que les maîtres de chiens ont un risque de mortalité inférieur à celui des non-propriétaires, et une meilleure récupération après des événements cardiaques graves. Mais les dernières recherches vont encore plus loin.
Les chercheurs américains ont voulu explorer les mécanismes biologiques du stress en présence d’un chien, non plus à travers un seul indicateur, mais via deux voies physiologiques majeures : l’axe HPA, qui régule la production de cortisol (l’hormone du stress), et l’axe SAM, qui mobilise l’adrénaline via une enzyme appelée alpha-amylase.
Des résultats surprenants
Dans cette étude, 40 volontaires ont été confrontés à un test de stress reconnu : prise de parole en public suivie d’un exercice de calcul mental devant un jury impassible. La moitié d’entre eux était accompagnée de leur chien, l’autre non.
Résultat : ceux avec leur chien ont vu leur taux de cortisol (stress long terme) moins grimper que les autres. Mais surtout, ils ont montré une activation plus saine de leur alpha-amylase, signe d’un stress géré efficacement, avec vigilance mais sans panique. À l’inverse, les participants seuls ont eu une réponse physiologique nettement plus dégradée, voire absente, ce qui peut refléter un dérèglement dû au stress chronique.
Une piste sérieuse pour l’accompagnement thérapeutique
Ce type de réponse équilibrée — ni sous-activée, ni excessive — est précisément celle qui permet de mieux gérer les défis du quotidien. Les auteurs soulignent que ces résultats pourraient bénéficier à la prise en charge du stress post-traumatique, notamment chez les anciens combattants, ou dans les professions exposées à des événements intenses.
Loin d’être de simples animaux de compagnie, les chiens se révèlent être de véritables partenaires biologiques de notre bien-être.
Titre de l’étude originale :
“Canine-assisted interventions reduce perceived stress and salivary cortisol levels in university students”
Publié dans : PLOS ONE, en juillet 2023
Lien vers l’étude : https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0286222