Une interdiction qui marque un tournant
Depuis le 19 juin 2025, un arrêté du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire interdit l’utilisation et la vente de certains colliers coercitifs en France. Sont concernés les colliers étrangleurs, à pointes et électriques, longtemps utilisés dans l’éducation canine mais de plus en plus contestés pour leur impact négatif sur le bien-être animal.
Cette mesure s’inscrit dans la continuité de la loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale, et traduit une volonté politique forte : bannir les méthodes basées sur la douleur ou la peur au profit d’approches plus respectueuses.
Quels colliers sont interdits ?
L’arrêté précise que sont désormais prohibés :
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Les colliers étrangleurs (avec ou sans boucle coulissante).
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Les colliers à pointes, souvent utilisés pour limiter les tractions.
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Les colliers électriques, qu’ils fonctionnent par électrostimulation, vibrations ou diffusion de spray aversif.
L’interdiction s’applique à la vente, la détention et l’usage de ces dispositifs. Leur utilisation est donc passible de sanctions administratives et pénales.
Pourquoi cette interdiction ?
Plusieurs études scientifiques ont démontré les conséquences négatives de ces colliers :
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Risques physiques : lésions cervicales, trachéales ou cutanées.
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Stress chronique et anxiété chez le chien.
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Dégradation de la relation entre l’animal et son maître, fondée sur la peur plutôt que la confiance.
Les organisations de protection animale et de nombreux vétérinaires comportementalistes rappellent que ces méthodes punitives sont moins efficaces sur le long terme que l’éducation positive.
Quelles alternatives pour les propriétaires ?
L’interdiction ne signifie pas la fin des solutions pour gérer un chien difficile à promener ou à éduquer. Des alternatives existent :
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Le harnais de marche anti-traction : conçu pour réduire les tiraillements sans douleur.
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Les colliers plats classiques, utilisés correctement et associés à des exercices de marche en laisse.
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L’éducation positive : basée sur le renforcement des bons comportements par la récompense (friandises, jeux, caresses).
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Le recours à un éducateur canin : pour apprendre au chien et au maître les bons réflexes sans coercition.
Quelles conséquences pour les professionnels ?
Les éducateurs canins, clubs et pensions doivent adapter leurs pratiques pour se conformer à la réglementation. Ceux qui utilisaient encore ces colliers devront revoir leurs méthodes et parfois se former à l’éducation positive.
Du côté des animaleries et des sites de vente en ligne, la commercialisation de ces colliers est désormais illégale. Les contrôles devraient être renforcés, et les sanctions pourront inclure la saisie du matériel et des amendes.
Pour les vétérinaires, cette interdiction constitue aussi une opportunité : rappeler aux propriétaires l’importance du bien-être animal et les orienter vers des solutions modernes et respectueuses.
Une avancée pour le bien-être animal
L’interdiction des colliers coercitifs marque une étape importante dans la reconnaissance du bien-être animal en France. Elle aligne le pays sur une tendance européenne et internationale où les méthodes éducatives basées sur la punition laissent peu à peu place à l’apprentissage par la confiance.
Il s’agit aussi d’un signal fort envoyé aux propriétaires : l’éducation d’un chien doit reposer sur la patience, la cohérence et le respect, et non sur la douleur.