Une alerte lancée par plusieurs communes
Depuis la fin de l’été 2025, plusieurs municipalités d’Île-de-France ont alerté leurs habitants sur la réapparition du typhus du chat, une maladie virale redoutable. La mairie de Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne) a publié un communiqué le 21 septembre, rapidement suivie par la ville de Drancy (Seine-Saint-Denis), où plusieurs chats errants ont été testés positifs. La préfecture a saisi les services vétérinaires afin de suivre l’évolution de la situation. Déjà au mois d’août, une clinique vétérinaire de Cergy (Val-d’Oise) avait constaté une recrudescence des cas dans la région.
Une maladie foudroyante et très contagieuse
Le typhus félin, ou panleucopénie infectieuse, est causé par un parvovirus extrêmement résistant dans l’environnement. Il peut survivre plusieurs mois sur de nombreuses surface. Il se transmet aussi bien par contact direct entre chats qu’indirectement via des excréments, vomissures ou objets contaminés. Les humains ne sont pas infectés par le virus, mais ils peuvent le transporter sur leurs vêtements ou leurs chaussures et contaminer ainsi leur propre animal.
Les symptômes apparaissent brutalement et ressemblent à ceux d’une gastro-entérite sévère :
- diarrhées aiguës parfois hémorragiques,
- vomissements, perte d’appétit
- déshydratation rapide.
Le virus détruit les globules blancs, affaiblissant fortement le système immunitaire. Chez les chattes gestantes, il peut provoquer des avortements, tandis que les chatons infectés durant la gestation souffrent de troubles neurologiques (tremblements, pertes d’équilibre).
Le vice-président de l’AFVAC, Juan Hernandez, n’hésite pas à comparer la gravité de cette maladie à celle de l’Ebola chez l’humain. Il rappelle qu’aucun traitement antiviral spécifique n’existe. La prise en charge repose uniquement sur des soins de soutien intensifs (perfusions, antibiotiques, hospitalisation de 3 à 5 jours), avec un pronostic très réservé : la mortalité atteint jusqu’à 90 % chez les chats non vaccinés.
Le rôle clé de la vaccination
La meilleure arme contre le typhus reste la vaccination, efficace et sûre. Elle est généralement administrée dès l’âge de 2 à 3 mois, suivie d’un rappel quelques semaines plus tard, puis renouvelée chaque année. La vaccination protège non seulement les chats d’extérieur, exposés à des contacts multiples, mais aussi les chats d’intérieur. Ces derniers ne sont pas à l’abri, car leurs maîtres peuvent rapporter le virus à la maison sans le savoir.
Face à la résurgence de la maladie, les vétérinaires rappellent l’importance de mettre à jour les carnets de vaccination. Un chat vacciné est fortement protégé, tandis qu’un chat non vacciné reste extrêmement vulnérable.
Comment protéger son chat au quotidien ?
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Vérifier et mettre à jour la vaccination de son animal.
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Limiter les contacts avec des chats errants ou dont le statut vaccinal est inconnu.
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Laver régulièrement les mains et changer de vêtements après avoir été en contact avec des chats à l’extérieur.
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Désinfecter les surfaces potentiellement souillées (le virus est très résistant).
Le retour du typhus du chat en Île-de-France doit être pris très au sérieux. Cette maladie foudroyante, presque toujours mortelle sans vaccination, rappelle que la prévention reste la meilleure protection. Consulter son vétérinaire et assurer un suivi vaccinal rigoureux, c’est garantir à son compagnon félin une vie plus sûre et plus longue.