À Cornebarrieu, près de Toulouse, la Clinique des Cèdres a franchi un pas inédit en France : elle permet désormais aux patients hospitalisés, y compris en réanimation, de recevoir la visite de leurs animaux de compagnie.
Une initiative humaine et novatrice portée par le Dr Damien Marie, convaincu que le lien entre l’homme et l’animal peut être un véritable levier de guérison.
Le premier programme français d’accueil animalier en milieu hospitalier
Jusqu’à présent, les hôpitaux français interdisaient strictement l’accès des animaux de compagnie, même pour de courtes visites.
Mais à la Clinique des Cèdres, ce tabou tombe. L’établissement a mis en place un protocole expérimental unique, autorisant les chiens et les chats à rendre visite à leurs maîtres hospitalisés dans certaines conditions précises.
Chaque animal est examiné par un vétérinaire avant sa venue, doit être identifié, vacciné et propre, et ne peut rester qu’environ une heure auprès du patient.
Les patients, eux, doivent présenter un état médical stable et ne pas être dépendants d’appareils vitaux.
Ces règles strictes garantissent la sécurité sanitaire tout en offrant un moment de réconfort unique.
Des effets thérapeutiques mesurés
La présence d’un animal familier a un impact émotionnel puissant sur les patients.
Selon les observations du Dr Marie et de son équipe, les visites favorisent la libération d’endorphines, les fameuses “hormones du bonheur”, connues pour réduire la douleur, l’anxiété et améliorer l’humeur.
Certains patients en réanimation ont même vu leur rétablissement accéléré après avoir pu retrouver leur compagnon à quatre pattes.
« Quand mon chien est entré dans la chambre, toute l’angoisse s’est envolée », témoigne l’un d’eux.
Ces moments de retrouvailles apportent un soutien moral irremplaçable, souvent plus efficace que les mots.
Une collaboration entre médecins et vétérinaires
Pour rendre cette expérimentation possible, la clinique a dû bâtir un protocole interdisciplinaire rigoureux.
Médecins, infirmiers, aides-soignants et vétérinaires travaillent main dans la main pour encadrer chaque visite.
Avant chaque rencontre, le personnel vérifie la santé de l’animal, désinfecte les zones de contact et assure un suivi médical du patient après la séance.
Cette démarche, inspirée de pratiques déjà en place en Suisse ou au Canada, ouvre une nouvelle voie de coopération entre la santé humaine et la santé animale — un véritable modèle “One Health” appliqué au soin hospitalier.
Un bénéfice partagé pour les soignants
L’effet positif dépasse les patients. Le personnel médical, souvent soumis à une forte charge émotionnelle, perçoit ces visites comme une bouffée d’air.
« Voir les patients sourire change complètement l’atmosphère du service », confie Mélanie, aide-soignante à la clinique.
Ces interactions réhumanisent un environnement souvent perçu comme froid et anxiogène.
Elles favorisent aussi la cohésion au sein des équipes, qui partagent un moment de légèreté et d’empathie autour de l’animal.
Une pratique qui pourrait inspirer d’autres établissements
Face aux résultats encourageants, plusieurs cliniques et hôpitaux français s’intéressent déjà à ce modèle.
Des discussions sont en cours pour étendre cette approche à d’autres régions, en particulier dans les services de soins palliatifs et de longue durée.
Si l’expérience toulousaine fait école, elle pourrait marquer un tournant dans la manière d’aborder la guérison, où la présence animale deviendrait une composante à part entière du parcours de soins.
Les animaux ne sont plus perçus comme de simples compagnons, mais comme de véritables partenaires de bien-être et de guérison. La Clinique des Cèdres prouve qu’il est possible de concilier humanité, sécurité et innovation, en plaçant la relation affective au cœur du soin.
Source article : https://clinique-cedres-toulouse.ramsaysante.fr/













