Nos compagnons à poils prennent parfois un peu trop de poids… sans que leurs propriétaires ne s’en rendent vraiment compte. En France, près d’un chien ou d’un chat sur deux est en surpoids ou obèse, selon l’I-CAD. Un constat alarmant, car l’excès de poids n’est pas seulement une question esthétique : c’est une véritable menace pour leur santé et leur espérance de vie.
Un fléau encore trop souvent minimisé
Selon une étude récente, 68 % des propriétaires estiment que leur animal a un poids idéal, alors qu’en réalité beaucoup dépassent la courbe de forme. Seuls 8 % reconnaissent qu’ils devraient le faire maigrir.
Ce déni collectif s’explique souvent par la volonté de bien faire : donner une friandise “pour lui faire plaisir”, remplir la gamelle “pour qu’il ait toujours à manger”, ou encore associer rondeur et bonne santé.
Mais, comme le rappelle la vétérinaire Anne-Laure Brami, de la Clinique des Coquelicots à Saint-Germain-en-Laye :
« L’obésité animale n’est pas une question d’éthique ou de beauté. C’est un problème de santé publique. »
Des risques graves pour la santé
Le surpoids expose les animaux aux mêmes maux que les humains :
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Diabète,
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Arthrose et douleurs articulaires,
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Troubles cardiaques et respiratoires,
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Hypertension,
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Et même une espérance de vie réduite de deux ans en moyenne.
Ces pathologies chroniques se développent souvent de manière insidieuse. Un chat moins joueur, un chien qui se fatigue vite, ou un souffle court à l’effort peuvent être les premiers signaux d’alerte.
Trop de sédentarité, trop de calories
Les causes sont bien connues : manque d’activité et alimentation inadaptée.
Les chats d’intérieur, souvent casaniers, bougent peu et dépensent peu d’énergie.
Quant aux chiens, leurs promenades sont parfois trop courtes pour compenser les excès caloriques.
Résultat : les graisses s’accumulent, le métabolisme ralentit, et l’animal s’essouffle plus vite.
Comment savoir si son animal est en surpoids ?
Un test simple permet de s’en faire une idée :
« Si vous ne sentez plus les côtes de votre animal en caressant légèrement son flanc, ou le long de son dos, c’est qu’il est probablement en surpoids », explique la vétérinaire.
D’autres signes peuvent alerter : difficulté à sauter, essoufflement rapide, baisse d’activité ou appétit excessif.
Stop au “à volonté” : l’importance du rationnement
L’un des réflexes les plus nocifs est le “à volonté”, encore fréquent dans les foyers.
Selon Anne-Laure Brami :
« Il faut éviter le à volonté, surtout après la stérilisation. L’idéal est de peser les rations à la semaine pour mieux contrôler ce que chaque membre de la famille donne à l’animal. »
Les croquettes doivent être adaptées à l’âge, au poids et au niveau d’activité de l’animal.
Pour les chiens et chats déjà en surpoids, certaines gammes vétérinaires, comme les croquettes Metabolic de Hill’s, agissent directement sur le métabolisme pour favoriser la combustion des graisses.
Croquettes “light” : utiles mais pas miraculeuses
Les aliments “light” ne sont pas une solution miracle :
« Ils servent à prévenir la prise de poids, mais ne suffisent pas à faire maigrir », précise la vétérinaire.
Ils conviennent aux races prédisposées (comme le labrador, le carlin ou le persan) ou aux animaux ayant tendance à s’arrondir.
En revanche, pour une perte de poids effective, il faut un programme alimentaire spécifique, prescrit et suivi par un vétérinaire.
Donner de l’amour autrement qu’en friandises
La clé, c’est de repenser la manière de “faire plaisir”.
« Donner à manger, c’est un réflexe rapide, mais ce n’est pas ce qui rend nos animaux heureux. Jouer, se promener, passer du temps avec eux : c’est ça, leur vrai plaisir », rappelle la vétérinaire.
Les activités physiques et les interactions sociales procurent une satisfaction bien plus durable qu’une friandise.
En résumé
- 1 animal sur 2 est en surpoids ou obèse.
- L’obésité réduit l’espérance de vie de 2 ans.
- Le “à volonté” est à proscrire : préférez les rations mesurées.
- Activité, jeu et suivi vétérinaire sont les meilleurs remèdes.













