On entend souvent que les chiens ont un « sixième sens » pour détecter les bonnes ou mauvaises intentions des humains. Mais qu’en dit vraiment la science ? Une étude japonaise récente vient bousculer cette croyance bien ancrée chez de nombreux propriétaires canins.
Une expérience rigoureuse pour démystifier le flair moral
Des chercheurs de l’université de Kyoto ont mené une étude sur 40 chiens pour évaluer leur capacité à distinguer une personne généreuse d’une autre égoïste. Le protocole : deux inconnus interagissent avec un troisième individu et un chien complice. L’un offre une friandise à l’autre, l’autre la refuse volontairement. L’animal observe la scène, puis a le choix de s’approcher de l’un ou l’autre des humains.
Résultat ? Les chiens ne montrent aucune préférence significative, que ce soit après une simple observation ou après interaction directe. La conclusion est claire : les chiens ne semblent pas attribuer de valeur morale aux comportements humains dans ce type de situation.
Une croyance populaire qui résiste
Cette idée que les chiens seraient capables de flairer le « bien » ou le « mal » vient souvent d’anecdotes ou de biais cognitifs. Un chien qui grogne face à un inconnu est vite perçu comme protecteur ou méfiant face à une « mauvaise » personne. Pourtant, les comportementalistes rappellent que ce type de réaction est souvent lié à la nouveauté : une odeur inhabituelle, une gestuelle imprévisible ou un simple stress.
Des études contradictoires, mais pas de preuve formelle
D’autres expériences passées avaient suggéré que les chiens pouvaient modifier leur comportement en fonction de la générosité des humains, notamment en préférant ceux qui partageaient de la nourriture ou parlaient d’une voix douce. Cependant, une récente méta-analyse a révélé que ces résultats manquaient de constance lorsqu’on contrôlait mieux les biais expérimentaux.
Ce que cela change pour les maîtres
Plutôt que de croire que votre chien détecte la « mauvaise énergie » d’un visiteur, mieux vaut chercher des causes objectives à son comportement : inconnu, odeur stressante, ou absence d’habituation. En clair : votre compagnon n’est pas un juge moral, mais un être sensible qui réagit à son environnement.
Toutefois, on ne peut pas leur retirer qu’ils arrivent parfaitement à sentir lorsqu’une personne devient agressive et qu’ils seront les premiers à nous défendre dans ce genre de circonstances !