Perdre un animal de compagnie, c’est aujourd’hui perdre un membre de sa famille. Cette réalité, longtemps taboue, s’impose aujourd’hui dans la société française. Les propriétaires souhaitent désormais offrir à leur compagnon disparu une fin digne et respectueuse, à l’image du lien affectif tissé au fil des années. Cette évolution des mentalités a entraîné un développement spectaculaire du marché de l’incinération animale, porté par des acteurs spécialisés comme Esthima, Veternity ou Animacare.
Un secteur en croissance continue
Le marché funéraire animalier connaît une croissance à deux chiffres depuis plusieurs années.
Selon Veternity, groupe français leader européen du secteur, près d’un animal sur deux décédé en France fait aujourd’hui l’objet d’une incinération. Il y a encore quinze ans, cette pratique concernait surtout les cliniques vétérinaires urbaines et les foyers aisés. Aujourd’hui, elle se démocratise dans toutes les régions, y compris rurales.
Plusieurs facteurs expliquent cette évolution :
- la place grandissante de l’animal dans la famille,
- une meilleure information des propriétaires sur les options funéraires,
- et la volonté de choisir une alternative éthique et transparente à la crémation collective.
Les grands acteurs du secteur investissent dans la modernisation de leurs infrastructures : crématoriums régionaux, véhicules spécialisés pour le transport des dépouilles, plateformes numériques pour le suivi en temps réel des prestations, et accompagnement émotionnel des familles.
Une demande portée par l’attachement émotionnel
En 2025, plus de 80 % des Français considèrent leur animal comme un membre de la famille. Cette évolution bouleverse les rituels autour de la mort animale.
Les propriétaires cherchent désormais un accompagnement personnalisé, souvent proche des standards funéraires humains :
- cérémonies d’adieu,
- urnes design ou écologiques,
- bijoux ou cadres commémoratifs,
- certificats d’incinération et suivi transparent.
Les différentes formules d’incinération
Les services proposés se déclinent en plusieurs formules selon le degré de personnalisation et le budget :
- L’incinération collective : l’animal est incinéré avec d’autres, sans restitution des cendres. C’est la solution la plus économique, souvent choisie par les cliniques partenaires.
- L’incinération individuelle : chaque animal est incinéré seul, et les cendres sont restituées dans une urne au choix.
- Les prestations premium : certaines entreprises, comme Animacare, développent des offres sur mesure, avec urnes biodégradables, envoi des cendres à domicile, gravures personnalisées, et accompagnement psychologique.
Le coût varie généralement de 80 € à 300 € selon la taille de l’animal et la formule choisie. Pour les grandes espèces (chiens de plus de 40 kg), les tarifs peuvent atteindre jusqu’à 400 €, notamment si la famille demande une cérémonie ou un souvenir spécifique.
Un réseau logistique encadré et respectueux
Dans la majorité des cas, le vétérinaire joue un rôle central. Lorsqu’un animal décède, c’est souvent la clinique qui contacte le prestataire funéraire partenaire.
Les équipes spécialisées récupèrent le corps dans un délai très court, dans des véhicules réfrigérés adaptés, garantissant le respect et la traçabilité du processus.
Chaque animal est ensuite identifié par un code unique avant la crémation.
Le marché a aussi évolué vers plus de transparence : suivi en ligne, traçabilité numérique, certificats d’incinération, et contrôles vétérinaires réguliers des installations. Ces garanties rassurent les propriétaires, soucieux du respect dû à leur compagnon.
Une dimension émotionnelle et écologique
De plus en plus d’entreprises associent désormais éthique et écologie. Certaines proposent des urnes biodégradables contenant une graine, permettant de faire pousser un arbre à la mémoire de l’animal.
D’autres, comme Veternity, travaillent sur la réduction de l’empreinte carbone de leurs installations en valorisant la chaleur issue de l’incinération ou en optimisant les trajets logistiques.
Cette approche s’inscrit dans une tendance plus large : le deuil animalier devient un acte d’amour conscient, respectueux de la planète comme du lien affectif.
Un marché encore méconnu mais structuré
Si les grands groupes dominent le marché, une multitude d’acteurs régionaux participent au maillage territorial.
En parallèle, certains nouveaux acteurs en pleine croissance, comme Animacare (Le groupe FuneCap est derrière), modernisent le secteur avec une approche digitale, transparente et accessible, centrée sur le service client et l’accompagnement émotionnel.
Les vétérinaires, eux, s’adaptent à cette nouvelle attente sociétale. Ils deviennent des intermédiaires de confiance entre le propriétaire et le prestataire funéraire, parfois en proposant directement ces services au sein de leur clinique.
Le deuil animal, un sujet désormais reconnu
Longtemps minimisé, le deuil animalier est aujourd’hui mieux compris. Les associations ou des plateformes comme Animacare « se tiennent à la disposition des familles pour les accompagner dans leur travail du deuil. »
Cette reconnaissance participe à la professionnalisation du secteur et à la levée du tabou entourant la mort animale.
Car pour beaucoup, dire au revoir à un animal, c’est honorer une relation de fidélité et d’amour inconditionnel












