Le logiciel de gestion est la pierre angulaire d’une clinique vétérinaire. Ils centralisent la gestion des dossiers médicaux, la facturation, le stock, la communication client et de plus en plus, les données de santé animale.
Cet outil est plus qu’un simple logiciel de caisse : il est devenu un système d’information complet, connecté à des plateformes de télémédecine, des laboratoires, ou encore des outils d’analyse de données.
Mais face à la multiplication des solutions disponibles, comment choisir le bon logiciel et l’intégrer de manière optimale à son activité vétérinaire ?
1. Un outil désormais au cœur du fonctionnement clinique
Il y a encore quelques années, le logiciel vétérinaire servait principalement à éditer des factures et enregistrer des consultations.
Aujourd’hui, il est devenu un véritable système d’exploitation de la clinique et combine plusieurs fonctions :
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Gestion des patients et dossiers médicaux (consultations, vaccins, traitements, antécédents, prescriptions).
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Facturation et comptabilité (tarifs, encaissements, relances, export comptable).
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Gestion des achats à la centrale (médicaments, aliments, consommables).
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Agenda partagé (prise de rendez-vous, rappels automatiques).
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Communication client (SMS, e-mails, rappels de vaccination).
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Reporting et pilotage (indicateurs de performance, statistiques d’activité).
Un logiciel bien paramétré permet :
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de gagner du temps sur les tâches répétitives,
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de sécuriser les données patients et les prescriptions,
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de fluidifier la coordination entre vétérinaires et ASV,
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et d’avant, pendant et après la visite.
2. Les grandes familles de logiciels vétérinaires
Le marché français propose aujourd’hui une large palette d’outils, qui se différencient selon leurs fonctionnalités et leur architecture.
Les logiciels installés “classiques”
Historiquement, les cliniques utilisaient des logiciels locaux, installés sur les serveurs internes :
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Données hébergées sur site,
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Fonctionnement sans connexion Internet,
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Investissement initial plus lourd,
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Maintenance technique en local.
Exemples : Assistovet, VetoPartner, Bourgelat, sublimo
Les solutions en ligne (SaaS / Cloud)
Nouvelles générations de logiciels accessibles via Internet, sans installation :
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Hébergement sécurisé (serveurs en France ou UE),
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Mises à jour automatiques,
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Accès à distance depuis tablette ou domicile,
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Paiement par abonnement mensuel
A noté que certains logiciels installés proposent des solutions alternatives au cloud qui permettent d’enregistrer les données sur un serveur cloud afin de faciliter la mobilité pour les vétérinaires itinérants.
Exemples : vetup, gmvet, myvetapps
Les solutions qui proposent les deux
En effet, il est désormais possible de trouver des logiciels métier vétérinaire qui proposent les deux approches (local et saas). Rappelons que pour ceux qui ne comprendraient pas pourquoi certaines cliniques préfèrent opter sur une version installée que l’internet n’est pas performant de manière isométrique sur le territoire français. Par ailleurs, une donnée installée sur un serveur locale est en principe pas partagée à des tiers.
Exemples : dr.veto, Vetocom
Outils périphériques et connectés
Il n’est plus possible aujourd’hui de proposer un logiciel vétérinaire sans interfaçage avec les autres logiciels du quotidiens comme les :
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outils de prise de rendez-vous en ligne,
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CRM ou modules marketing,
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solutions de téléconsultation,
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logiciels RH et planning,
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solutions analytiques pour le pilotage des performances.
Ces intégrations créent un écosystème digital complet, où chaque donnée circule entre les outils.

3. Les critères de choix d’un bon logiciel vétérinaire
Il n’est pas aisé de choisir un logiciel pour sa clinique et encore plus compliqué de le changer ! Voici quelques critères à avoir en tête lorsque vous souhaitez faire votre choix :
1. Critères internes
Avant tout, il faut analyser les besoins réels pour votre structure :
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Taille (cabinet solo, groupe de cliniques, réseau franchisé),
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Volume de patients,
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Budget d’abonnement.
2. L’ergonomie et la rapidité
Un logiciel performant doit être intuitif et ce n’est pas toujours la spécialité des logiciels dans le domaine vétérinaires. Idéalement, la prise en main pourrait se faire pour les fonctionnalités essentiels sans consulter la notice.
Les ASV et praticiens doivent pouvoir réaliser leurs tâches principales sans double saisie ni menus complexes. Une ergonomie fluide va faire gagner du temps au personnel de la clinique pour maximiser la productivité.
2. La sécurité et la conformité
Le logiciel doit garantir la confidentialité des données médicales et personnelles, conformément au RGPD.
Il doit également assurer la traçabilité des actes, des ordonnances et des ventes de médicaments.
Les sauvegardes automatiques, la redondance des données et les mises à jour régulières sont indispensables.
Enfin, il faut s’assurer que les données conservées sont maintenues dans un environnement sécurisé.
3. L’évolutivité
Une clinique évolue, elle peut s’agrandir, changer de lieu ou accueillir du nouveau personnel de clinique. Le logiciel, en particulier la version « en dur » (installée) doit pouvoir suivre la croissance (nouveaux postes, nouveaux sites, nouveaux services) et s’adapter facilement aux changements.
4. L’interopérabilité
L’interopérabilité — c’est-à-dire la capacité à échanger des données avec d’autres logiciels (imagerie, comptabilité, site web, centrale d’achat) — est un critère déterminant.
Un logiciel offrant peu d’interopérabilité (sauf s’il propose des modules natifs) est un handicap pour le fonctionnement quotidien. Imaginez devoir vous connecter sur un logiciel externe pour votre numériseur puis de vous envoyer par mail l’imagerie et le compte rendu pour les ajouter au dossier de l’animal. Ou encore, imaginez proposer à vos clients un logiciel de prise de rendez-vous en ligne qui serait indépendant de votre agenda clinique. Vous seriez obliger de mettre à jour manuellement votre agenda et y insérer les nouveaux rendez-vous.
Il faut de la fluidité entre votre logiciel et les autres services essentiels à votre activité. La connectivité doit être assurée par des API (laboratoire, imagerie, plateforme de commande, CRM, e-commerce).
5. Le support et la formation
Un bon logiciel sans support réactif devient vite un problème.
Le fournisseur doit proposer un accompagnement initial, une hotline efficace et si possibles des formations régulières pour les nouveaux collaborateurs. Par ailleurs, toutes les mises à jour doivent être présentées dans le cadre d’un document que l’on appelle souvent « release note » ou encore mieux, avec un tutoriel vidéo.
6. Le coût global
Au-delà du prix d’achat ou de l’abonnement mensuel, il faut évaluer le TCO (Total Cost of Ownership) : frais d’installation, frais de transfert de données, formation, mises à jour, licences supplémentaires, SAV (gratuit ou pas).
Un outil légèrement plus cher mais mieux intégré peut s’avérer plus rentable à long terme.
Généralement, le prix de départ d’un logiciel métier se situe généralement autour d’un abonnement mensuel de 60€ pour une licence d’utilisation (1 vétérinaire).

4. Logiciel et pilotage : un levier de performance
Un logiciel métier n’est pas seulement un outil de gestion ; c’est un outil d’aide à la décision.
Certains tableaux de bord statistiques permettent de suivre les indicateurs clés :
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chiffre d’affaires par acte ou par vétérinaire,
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panier moyen,
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marges produits,
Ces données permettent de piloter la clinique avec précision, d’identifier les points d’amélioration et d’optimiser les ressources humaines et matérielles.
Le logiciel devient ainsi un véritable copilote de gestion étant entendu qu’il faut avoir le temps d’analyser ces données.
5. La transition numérique au sein de la clinique : réussir l’intégration
Passer d’un ancien système à une nouvelle solution demande de la préparation. Les habitudes sont tenaces et les vos équipes restent très attachées à des logiciels utilisées depuis de nombreuses années. Les clés de la réussite pourraient être les suivantes :
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Impliquer l’équipe dès le choix de l’outil pour favoriser l’adhésion.
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Prévoir une phase de migration progressive des données.
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Former le personnel avant et après la mise en service.
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Mesurer les gains après quelques mois : temps gagné, erreurs réduites, satisfaction des clients.
L’erreur la plus fréquente est de sous-estimer la dimension humaine de cette transformation. Un logiciel performant sans adhésion interne restera sous-utilisé.

6. Les tendances à venir du marché de la santé animale
De nombreuses solutions externes vont venir encore alimenter les logiciels vétérinaires avec pour objectif :
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Automatisation des tâches (facturation, rappels, relances).
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Analyse prédictive des performances.
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Intelligence artificielle appliquée au diagnostic et au tri des images et bien évidemment le Scribe.
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Intégration cloud + mobile totale pour les cliniques multisites.
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Connectivité avancée avec les clients via applications mobiles et portails propriétaires.
7. Panorama des principaux logiciels vétérinaires
| Logiciel | Propriétaire | Téléphone | Site web | |
|---|---|---|---|---|
| Vetocom | Santé Vet | 05 59 84 92 65 | contact@vetocom.fr | www.vetocom.fr |
| Bourgelat | Santé Vet | 02 31 06 22 00 | Formulaire en ligne | www.bourgelat.fr |
| GMVet | Centravet | 02 96 85 80 45 | contact@gmvet.fr | www.gmvet.fr |
| DrVeto | Alcyon | 05 40 16 32 40 | contact@drveto.com | www.drveto.com |
| Assistovet | Hippocampe | 05 49 31 50 00 | assistovet@assistovet.fr | www.assistovet.fr |
| Vetopartner | Melodie | 09 72 27 17 23 | support@vetopartner.com | www.vetopartner.com |
| Vetup | IVC Evidensia | – | – | www.vetup.com |
| Epivet | Something Else | 06 89 78 14 19 | Formulaire en ligne | www.epivet.com |
| My Vet Apps | Coveto | 02 51 48 81 00 | Formulaire en ligne | www.myvetapps.fr |
| VES | AVS | – | Formulaire en ligne | www.ves-app.com |
Choisir son logiciel métier, c’est choisir son mode de fonctionnement pour les dix prochaines années.
Un outil bien adapté, ergonomique et évolutif permet de gagner en efficacité, de renforcer la qualité de service et d’améliorer la rentabilité.
Il ne s’agit plus de “faire tourner la clinique”, mais de la piloter avec précision — en mettant la technologie au service du soin et de l’humain.












