Lorsqu’un couple se sépare, la question de la garde des biens communs se pose, y compris celle de l’animal de compagnie. Bien que les animaux soient reconnus comme des êtres vivants doués de sensibilité (article 515-14 du Code civil), ils restent soumis au régime des biens en l’absence de disposition spécifique. Leur sort est donc déterminé en fonction du statut juridique du couple et du régime matrimonial choisi.
1. Cas des couples mariés
Mariage sans contrat (régime de la communauté réduite aux acquêts)
Si l’animal a été adopté ou acheté avant le mariage, il demeure la propriété de l’époux qui en a fait l’acquisition. En revanche, si l’animal a été acquis pendant le mariage, il est considéré comme un bien commun aux deux époux.
Exemple concret :
Sophie et Marc ont adopté Max, un golden retriever, deux ans après leur mariage. En cas de séparation, Max sera considéré comme un bien commun et son attribution devra faire l’objet d’un accord.
En cas de séparation :
- Les époux doivent décider d’un commun accord qui conservera l’animal.
- En cas de désaccord, c’est le juge aux affaires familiales qui tranche.
Mariage avec contrat
Si un contrat de mariage prévoit la séparation des biens, l’animal appartient à celui qui l’a acheté ou adopté, sauf preuve d’une acquisition commune. En cas de litige, le juge peut être saisi pour statuer sur la propriété de l’animal.
2. Cas des couples non mariés (concubinage ou Pacs)
Si l’animal a été acquis ou adopté par un seul membre du couple, celui-ci en conserve la propriété après la séparation. Si l’animal a été adopté ou acheté conjointement et qu’aucun des deux partenaires ne peut prouver son acquisition individuelle, l’animal est considéré comme un bien indivis.
Dans ce cas :
- Une décision doit être prise d’un commun accord.
- À défaut, le juge aux affaires familiales tranche la question de la garde.
3. Les solutions en cas de litige
Critères de décision du juge
Critère | Description | Impact |
---|---|---|
Intérêt de l’animal | Qui est le principal soignant ? Qui a le plus de disponibilité ? | Détermine la capacité à assurer le bien-être quotidien |
Attachement affectif | Lien émotionnel entre l’animal et chaque partenaire | Pris en compte pour le bien-être psychologique de l’animal |
Capacité financière | Moyens de prendre en charge les soins vétérinaires et alimentaires | Garantit des conditions de vie satisfaisantes |
4. Formalités administratives après séparation
Si l’animal est enregistré au fichier national d’identification des carnivores domestiques (I-Cad) ou au fichier national d’identification de la faune sauvage protégée (I-Fap enregistrement d’un oiseau par exemple), le changement de détenteur doit être signalé au gestionnaire du fichier concerné.
Bien qu’il soit un membre à part entière de la famille, l’animal de compagnie reste soumis au régime des biens en cas de séparation. Il est donc essentiel d’anticiper cette question, notamment en mentionnant son sort dans un contrat de mariage ou un pacte civil de solidarité (Pacs).
Conseil pratique : Établissez un « accord de garde partagée » amiable, similaire à une convention de garde pour les enfants, en précisant :
- Les modalités de garde alternée
- La répartition des frais vétérinaires
- Les droits de visite de l’autre partenaire