Certains animaux de compagnie ont la fâcheuse habitude de jouer les aventuriers. Pourquoi fuguer ? Ce comportement, souvent stressant pour leurs familles, trouve des explications très concrètes.
Lorsqu’un chien ou un chat s’éloigne durablement de la maison, ce n’est pas nécessairement un caprice, ni une trahison affective. Derrière ce comportement, se cachent des besoins biologiques, émotionnels et comportementaux qu’il faut apprendre à décoder.
Le chien fugueur : un explorateur en mal de stimulation
Contrairement à une idée reçue, la fugue chez le chien n’est pas toujours motivée par la reproduction. « C’est une cause possible, mais pas la plus fréquente », explique Julie Willems, comportementaliste animalier. Autrement dit, mâles et femelles peuvent être tentés de partir à l’aventure, mais cela ne signifie pas forcément qu’ils cherchent un partenaire.
La principale cause ? Le manque d’exercice. Un chien qui ne se dépense pas assez cherchera à le faire par lui-même. L’instinct de découverte, très fort chez l’espèce canine, le pousse alors à explorer son environnement. Et il ne faut pas croire qu’un jardin suffit : même vaste, il ne remplacera jamais les promenades actives avec son propriétaire. Encore faut-il que celles-ci soient variées ! Alterner les parcours, les odeurs et les situations est un excellent moyen de stimuler mentalement son chien.
D’autres chiens, plus nerveux ou plus sportifs, peuvent fuguer pour évacuer un trop-plein d’énergie. Ces profils ont besoin d’activités physiques intenses et régulières. En l’absence d’un exutoire adapté, ils peuvent partir très loin, parfois pendant des heures.
Et le chat dans tout ça ?
Pour les chats, parler de fugue est un abus de langage. Le chat est un animal semi-domestique qui conserve une grande part d’autonomie. Ses sorties sont naturelles, et souvent indispensables à son bien-être. Il ne s’agit pas d’une fugue, mais d’un comportement exploratoire normal, parfois couplé à des besoins de chasse.
Cependant, certains signes doivent alerter. Un chat qui reste dehors bien plus longtemps qu’à l’accoutumée, qui ne revient pas à ses horaires habituels, ou qui semble perturbé, mérite une attention particulière. En effet, si l’exploration est normale, les changements brutaux de comportement ne le sont pas.
Comment limiter les fugues ?
Quelques conseils simples permettent de réduire les risques :
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Stérilisez votre animal : cela limite les motivations reproductives.
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Proposez des activités régulières : jeux, promenades, exercices.
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Enrichissez l’environnement : arbres à chats, jouets, parcours.
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Variez les trajets de promenade (pour les chiens).
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Installez des clôtures sécurisées ou des dispositifs GPS.
En cas de fugue fréquente, un bilan comportemental chez un vétérinaire ou un comportementaliste est vivement recommandé. Il peut révéler un stress sous-jacent, un mal-être ou simplement un mode de vie inadapté aux besoins de l’animal.
Sources :
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RTL Info 13h – Interview de Julie Willems, comportementaliste animalier